Esclavage : définition, formes et abolition

Qu'est-ce l'esclavage ?

L'esclavage est un système dans lequel les individus sont traités comme des biens, ils sont vendus, achetés et forcés de travailler ou d'effectuer certaines tâches souvent sans rémunération.

Par extension, l’esclavage s’applique également à un système social ou politique dans lequel les individus ne jouissent pas de la liberté, c’est-à-dire ils sont obliger d’obéir aux désidératas de leur autorités sans avoir la possibilité de faire valoir leurs droits les plus fondamentaux.

La première définition de l’esclavage dans un accord international date du 25 septembre 1926. Il s’agit de la Convention relative à l’esclavage, adoptée par la Société des Nations. On y trouve cette définition : l'esclavage est « l’état ou condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux » (art. 1er, par. 1).

La traite des esclaves y est définie comme : « tout acte de capture, d’acquisition ou de cession d’un individu en vue de le réduire en esclavage; tout acte de cession par vente ou échange d’un esclave acquis en vue d’être vendu ou échangé, ainsi que, en général, tout acte de commerce ou de transport d’esclaves » (art. 1er, par. 2).

La définition du terme esclavage ou esclave a toujours soulevé des controverses au niveau des organismes internationaux, à cause notamment des divergences sur ce que seraient les pratiques pouvant être assimilées à l’esclavage et devant être combattues d’une part. De l'autre, définir l’esclavage met les États dans une situation dans laquelle ils doivent prendre des mesures allant de le sens de corriger ce mal.

Une personne libérée de l'esclavage est appelée un affranchi. Ce terme a été beaucoup utilisé sous l'Empire romain.

Par son étymologie esclavagisme vient du latin médiéval “sclavus”, venant à son tour du slave “slavus”. On retrouve ce mot à Venise à une époque où les esclaves étaient pour la plupart des Slaves des Balkans, le territoire actuel de la "Slavonie".

Tout au long de l'histoire, l'esclavage a été institutionnalisé et reconnu, ce qui a favorisé sa prolifération. Des nombreux peuples au cours de l’histoire, ont pratiqué l’esclavage (bantous, Égyptiens, Romains, indiens, etc.).

Actuellement, tous les pays interdisent l'esclavage bien que l'on estime qu'il y a entre 20 et 30 millions d'esclaves dans le monde.

Formes d’esclavage

L'esclavage prend des nombreuses formes: mariages forcés, enfants soldats, esclavage pour dettes, etc. Actuellement, il existe diverses organisations comme Amnesty International qui dénoncent les actes d'esclavage.

La Commission temporaire de l’esclavage a établie une liste de formes d’esclave en 1924, laquelle fut approuvée plus tard par le Conseil de la Société des Nations. Dans cette liste, en plus de la réduction en esclavage, des razzias pour la capture d’esclaves, de la traite des esclaves et du commerce d’esclaves, on trouve les formes suivantes :

1. Esclavage ou servage (domestique ou agraire);

2. Pratiques restrictives de la liberté des personnes ou tendant à l’acquisition d’un droit de contrainte sur les personnes, en les plaçant dans une situation analogue à l’esclavage, comme, par exemple :

a) L’acquisition de jeunes filles par achat déguisé sous forme de remise de dot, étant entendu que l’on n’a pas en vue les coutumes matrimoniales régnantes ;

b) L’adoption d’enfants, de l’un ou de l’autre sexe, faite en vue de les asservir ou de disposer de leur personne ;

c) Toutes formes de mise en gage ou d’asservissement de personnes pour dettes ou autres causes ... [et]

4. Régime du travail obligatoire public ou privé, rétribué ou non. » (Rapport de la Commission temporaire de l’esclavage au Conseil de la Société des Nations (A.17.1924.VI.B), 1924)

Exemples d'esclavage

Dans l'Empire romain (comme les Grecs et les Phéniciens), l'esclavage a été institutionnalisé. Des villes entières ont été réduites en esclavage principalement pour le travail forcé. De nombreuses personnes étaient également traités comme des esclaves sexuels ou des gladiateurs. On estime que 25 % de la population sous l'Empire romain était des esclaves.

Pendant la période de colonisation de l'Afrique et de l'Amérique par les empires européens, l'esclavage était répandu, s'appliquant aux indigènes de ces territoires. Il y avait même un système commercial dans lequel les esclaves étaient traités comme des marchandises et étaient envoyés du continent africain vers l’Amérique pour effectuer des travaux forcés, les privant de tous leurs droits.

Un exemple d'esclavage, aujourd'hui, est celui pratiqué dans de nombreux pays où existent des organisations criminelles liées au trafic des humains ou à la prostitution qui pratique une forme d'esclavage.

Quelques personnages historiques qui ont été réduits en esclavage au cours de leur vie, tel est le cas de :

  • Ésope, écrivain de fables, il vécut vers le 6e siècle avant JC, il est né esclave et plus tard, il a vécu comme affranchi.
  • Spartacus. C'était un soldat, un esclave et un gladiateur de l'Empire romain.
  • Saint Patrick. Capturé et vendu comme esclave en Irlande au 5e siècle, il devint plus tard moine et missionnaire, devenant aujourd'hui le saint patron de l'Irlande.

Abolition de l'esclavage

L'abolition de l'esclavage a eu lieu à différents endroits et à différentes époques, dans de nombreux cas, elle n’a duré qu’une courte période. Dans les temps anciens, l'esclavage était aboli dans la région de l'Inde et de la Chine.

Au Moyen-Âge, il y eut des progrès dans le sens de l’abolition de l’esclave. On peut citer par exemple, l'année 1315 dans lesquelles Louis X publie un décret proclamant l'idée de liberté en France et déclarant que les esclaves doivent être libérés. Pendant cette même période, des pays comme l'Islande, la Suède ou le Japon avaient interdit l'esclavage.

À l'époque moderne, c’est en 1537 que le pape Paul III condamna l'esclavage de tous les habitants des colonies. Cinq ans plus tard, l'Espagne devint le premier pays européen à abolir l'esclavage dans ses colonies.

À l'ère contemporaine, on considère deux événements comme fondamentaux lesquels ont contribué à l'abolition de l'esclavage en Occident. Il s’agit d’une part, de l’avènement de la philosophie des Lumières et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen pendant la Révolution française. D'autre part, la révolution industrielle, qui a commencé en Angleterre et qui a soulevé une nouvelle organisation du système de travail.

Actuellement, la Journée internationale de l'abolition de l'esclavage est célébrée le 2 décembre de chaque année. Cette date a été sélectionnée à la suite d'un accord organisé par l'Unesco en 1949 sur cette question.

Abolition de l’esclavage en France

En France, l’abolition de l’esclavage a été un feuilleton riche en tergiversations. En effet, plusieurs tentatives d’abolition de l’esclavage ont été vouées à l'échec : le décret de Louis X, proclamant l’idée de liberté en France et déclarant que les esclaves doivent être libérés ; la convention nationale du 4 février 1794 portant sur l’abolition de l’esclavage, révoquée quatre ans plus tard, en 1802.

C’est définitivement le 27 avril 1848 que l’abolition est devenue effective définitive de l’esclavage par décret du Gouvernement provisoire de la République.

La loi Taubira du 21 mai 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité est venu renfoncer celle du 27 avril de 1848.

Abolition de l’esclavage en Angleterre

En Angleterre, deux dates sont particulièrement importantes, il s’agit du 2 mars 1807 et le 26 juillet 1833.
Le 2 mars 1807, interdiction de la traite atlantique (la déportation des Africains en Amérique). L'année suivante, en 1808, les États-Unis font la même chose, interdisant à leur tour la déportation des Africains en Amérique.

Le 26 juillet 1833, le vote à Londres de la loi portant sur l’abolition progressive de l’esclavage par la Chambre des Communes, des indemnités sont prévues pour les planteurs.

Abolition de l’esclavage aux États-Unis d’Amérique

L’abolition de l’esclavage aux EUA s’est déroulée dans un contexte de guerre. En effet, c’est juste à la fin de la Guerre de Sécession que le Congrès à dû trancher la problématique de l’esclavage, qui était également la cause directe de la guerre, opposant les planteurs du Sud aux industriels du Nord.

Il s’agit de la ratification du 13e amendement à la Constitution des États-Unis qui prend effet le 18 décembre 1865. Il stipule dans deux de ces sections :
« Section 1. Ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n'est en punition d'un crime dont le coupable aura été dûment convaincu, n'existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction.
Section 2. Le Congrès aura le pouvoir de donner effet au présent article par une législation appropriée ».

Contexte de l’abolition de l’esclave

L’activisme des mouvements philanthropiques

L’abolition de l’esclavage n’était pas un fait du hasard, il s’est fait sous la pression des mouvements philanthropique notamment sous la pression des puissants mouvements abolitionnistes inspirés par les Quakers anglais et les « philosophes » français du XVIIIe siècle.

Les Quakers ont réussi à abolir l'esclavage à Vermont en 1777, aux États-Unis. C’était une première mondiale.

En 1787, il eut création d’un petit groupe de chrétiens anglais dénommé « Société pour l'abolition de la traite ».En 1788, cette fois-ci en France, à la veille de la Révolution française, l'abbé Henri Grégoire et le journaliste Jean-Pierre Brissot s’inspirent de la « Société pour l'abolition de la traite » et créent « Société des Amis des Noirs

» En 1807, un jeune parlementaire britannique, dénommé Wilberfore, soutenu par William Pitt, le Premier ministre, arrive à faire voter au parlement une loi punissant les capitaines de navires transforateurs d’esclave à une amande de 100 livres pour chaque esclave trouvé à bord de leurs navires.

Le combat des Européens contre la traite d’esclaves

Plusieurs actions menées par différents pays européens allaient dans le sens de combattre la traite d’esclaves, parmi lesquels on peut citer le congrès de Vienne du 8 février 1815, à l’issue duquel il a été demandé à chaque pays européen de suivre l’exemple du Danemark, de l'Angleterre et des États-Unis pour abolir la traite d’esclave dans les meilleurs délais possibles.

Seuls les Britanniques restent plus actives, allant jusqu’à s’autoriser le dit “droit de visite”, qui les permettait d’inspectionner les bateaux suspects de transporter des Africains.
C’est effectivement vers le milieu du siècle XIX que la traite transatlantique prend fin. Mais les Arabes continuent le commerce la traite transsaharienne.