Les différents signes de ponctuation

Qu'est-ce que la ponctuation ?

La ponctuation est un système de signes graphique ayant pour fonction d’établir les rapports syntaxiques entre les différents constitutifs d’un énoncé, d’éclaircir le sens et les variations affectives (intonation et rythme) d’un énoncé.

La ponctuation est également la manière d’utiliser correctement ces signes. Le terme ponctuation vient du latin médiéval punctuare « marquer avec des points », punctuare provient lui du latin punctus.

Les signes de ponctuation obéissent à des règles dans leur utilisation. L’obéissance à ces règles permettent de rédiger des textes corrects. La ponctuation ensemble avec les connecteurs contribuent à la cohésion et cohérence textuelle.

Le système de signes de ponctuation en français est composé de treize signes différents: la virgule, le point, le point-virgule, les points de suspension, les deux points, le point d’interrogation, le point d’exclamation, les guillemets, les crochets, parenthèses, tiret, crochets, l’astérisque. La ponctuation est un système auxiliaire à l’écrit, sans elle, l'écrit perd sa clarté et sombre dans la confusion, dans l’ambiguité.

La virgule (,)

La virgule est un signe de ponctuation qui permet de marquer une courte pause dans la phrase. C’est un séparateur qu’on utilise fréquemment pour laisser le lecteur respirer, isoler une partie du discours, mais aussi pour donner du rythme dans la phrase.

À l’intérieur de la phrase, la virgule sert à :

  • Séparer les éléments qui exercent la même fonction syntaxique (sujets, compléments, compléments circonstanciels) lorsqu’ils ne sont pas unis par la conjonction et, ou, nem.

Puis il se mit à contrefaire son homme ; il s’était placé dans une chaise, la tête fixe, le chapeau jusque sur ses paupières, les yeux à demi-clos, les bras pendants, remuant sa mâchoire, comme un automate [...] Discours sur l’origine et le fondements de l’inégalité parmi les hommes. Jean-Jacques Rousseau, p. 2.

  • Séparer les éléments qui exercent des fonctions syntaxiques différentes, dans l’intention de les mettre en relief :

- pour isoler l’apposé.

Alice, la jeune fille, était heureuse avant l’arrivée de sa tante.

- pour isoler le vocatif.

Son Excellence, la dame insiste de pa vouloir vendre sa propriété.

- pour isoler le complément circonstanciel anticipé.

Là dedans, il y a de l’obscurité.

- pour séparer les éléments répétés dans une phrase.

Oui, oui, je suis médiocre et fâché. Le Neveu de Rameau, Denis Didérot, p. 9.

Oui, oui, elle m’aime bien. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 86.

On emploie aussi la virgule à l’intérieur de la phrase pour :

  • séparer le nom de lieu dans l’indication des dates.

Bruxelles, le 30 juillet 2020.

  • marquer la suppression d’un mot (généralement un verbe) ou un groupe de mots.

Paul a marché 10 km, Jean, 5 km.

Entre les propositions, la virgule sert à :

  • séparer les propositions coordinatives assyndétiques.

Lorsque j’apprends de leur vie privée quelque trait qui les dégrade, je l’écoute avec plaisir. Le Neveu de Rameau, Denis Didérot, p. 8.

  • séparer les propositions coordinatives sindétiques, saul lorsqu’elles sont introduites par la conjonction “et”.

Si vous le rencontrez jamais et que son originalité ne vous arrête pas, ou vous mettrez vos doigts dans vos oreilles, ou vous vous enfuirez. Le Neveu de Rameau, Denis Didérot, p. 1.

  • séparer des mots ou des groupes des mots, mais aussi des mots lorsqu’ils sont articulés avec « et », « ou », « ni » qui se répète plus de deux fois.

Les uns n’ont point balancé à supposer l’homme, dans cet état, la notion du juste et de l’injuste, sans se soucier de montrer qu’il dût avoir cette notion, ni même qu’elle lui fût utile..

Quelques moments de silence s’écoulèrent, et le pauvre étudiant, par une sorte de stupeur honteuse, n’osait ni s’en aller, ni rester, ni parler. Le Père Goriot, Hooré de Balzac, p. 54.

  • isoler les propositions intercalées.

Ces sept pensionnaires étaient les enfants gâtés de madame Vauquer, qui leur mesurait avec une précision d’astronome les soins et les égards, d’après le chiffre de leurs pensions. Le père Goriot, Honoré de Balzac, p. 6.

  • isoler les propositions subordonnées adjectivales explicatives:

Ce bon marché, qui ne se rencontre que dans le faubourg Saint-Marcel, entre la Bourbe et la Salpêtrière, et auquel madame Couture faisait seule exception, annonce que ces pensionnaires devaient être tous sous le poids de malheurs plus ou moins apparents. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 6.

  • séparer les propositions subordonnées adverbiales, principalement quand ils viennent avant la proposition principale.

S’il était bien peint dans sa lutte avec Paris, le pauvre étudiant fournirait un des sujets les plus dramatiques de notre civilisation moderne. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 83

  • séparer une proposition infinitive ou proposition au gérondif des autres propositions.

L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers. Fable V, Le loup et le Chien, Fontaine.

Sur l'Animal bêlant, à ces mots, il s'abat. Fable XVI, Le Corbeau voulant imiter l’Aigle, Fontaine.

2. Le point (.)

Le point est un signe de ponctuation qui marque la fin d’une phrase. Il marque une pause maximale entre les phrases d’un discours et à la fin du discours. Mélodiquement, il correspond à un ton descendent.

À l’exception des titres des oeuvres littéraires, films et autres, toutes les autres types de phrases se terminent par un point.

Le point s’emploie généralement pour indiquer la fin d’une phrase.

Madame de Beauséant n’entendit pas, elle était pensive. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 54.

C’est de l’homme que j’ai à parler ; et la question que j’examine m’apprend que je vais parler à des hommes ; car on n’en propose point de semblables quand on craint d’honorer la vérité.

Crash d’un avion au Congo, quarante deux morts et douze disparus.

Moyen-Orient : libération de la ville de Mossoule.

Nota bene : le point s’emploie également dans l’abbréviation des mots: Mr. Mme. Dr.

3. Le point-virgule (;)

Comme l’indique son nom, le point-virgule est un signe intermédiaire entre le point et la virgule. Il peut e comporter comme une virgule ou comme un point suivant la valeur de pause et de la mélodie de l’énoncé. Il équivaut donc à une virgule longue ou à un point court.

L'utilisation du point-virgule dépend en grande partie du contexte de l’énonciation. Cependant, on emploie le point-virgule pour :

  • séparer les propositions de la même nature dans une phrase.

Deux Mulets cheminaient ; l'un d'avoine chargé ;
L'autre ponant l'argent de la Gabelle. Fable IV : Les deux mulets.

  • séparer les parties d’une phrase dont une contient une virgule.

Mais aussi jamais depuis trente ans ne s’y est-il vu de jeune personne ; et pour qu’un jeune homme y demeure, faut-il que sa famille lui fasse une bien maigre pension. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 1.

  • séparer les différents éléments d’un énoncé énumératif.

Un homme dissimulé se comporte de cette manière : il aborde ses ennemis, leur parle, et leur fait croire par cette démarche qu’il ne les hait point ; il loue ouvertement et en leur présence ceux à qui il dresse de secrètes embûches, et il s’afflige avec eux s’il leur est arrivé quelque disgrâce ; il semble pardonner les discours offensants que l’on lui tient ; il récite froidement les plus horribles choses que l’on lui aura dites contre sa réputation, et il emploie les paroles les plus flatteuses pour adoucir ceux qui se plaignent de lui, et qui sont aigris par les injures qu’ils en ont reçues. Les caractères, Jean de la Bruyère, p. 13.

4. Les deux points

Les deux points est un signal de ponctuation qui marque une suspension de la voix dans la mélodie de la phrase encore inachevée. Il s’emploie pour annoncer :

  • une énumération des éléments (généralement après le verbe ou expression signifiant dire, répondre, demander ou leur synonymes) :

Qui que tu sois, voici ton maître :

Il l’est, le fut, on le doit être. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 2.

  • un éclaircissement, une synthèse ou une conséquence de ce qui est énoncé:

Pardon, monsieur Morrel, dit Dantès en s’approchant ; maintenant que le navire est mouillé, me voilà tout à vous : vous m’avez appelé, je crois ? Le Comte de Monte Cristo, Alexandre Dumas, p. 28.

Il est inexorable à celui qui sans dessein l’aura poussé légèrement, ou lui aura marché sur le pied : c’est une faute qu’il ne pardonne pas. De la Brutalité, Les Caractères, Jean de la Bruyère, p. 28.

Ces questions tiennent de près à bien des injustices sociales : peut-être est-il dans la nature humaine de tout faire supporter à qui souffre tout par humilité vraie, par faiblesse ou par indifférence. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 11.

5. Le point d’interrogation (?)

Le point d’interrogation est un signe de ponctuation qui s’emploie à la fin d’une question directe, même si celle-ci ne suppose pas avoir une réponse

Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ? Fable V: le loup et le chien, Fables de Lafontaine.

Le point d’interrogation s’emploie également das des questions ayant un caractère exclamative, pouvant exprimer une surprise, une indignation, un étonnement, etc. Dans ce cas, il est suivi d’un point d’exclamation.

Exemple: Il a vraiment mangé ?!

Nota bene : l’interrogation indirecte ne se termine jamais par un point d’interrogation.

Pour exprimer divers sentiments, dont la surprise et l’incrédulité, on peut doubler le point d’interrogation, le tripler, ou encore le combiner avec le point d’exclamation :

Elle est devenue furieuse parce qu’on a critiqué négativement son article ??

Aujourd’hui c’est son anniversaire, et il continue de travailler?!!

Le point d’interrogation, suivi ou non des guillemets, tient lieu de virgule lorsqu’il précède une incise ou qu’il coïncide avec la fin d’une proposition intercalée :

Est-il malade ? me suis-je demandé.

6. Le point d’exclamation

Le point d’exclamation est un signal de ponctuation qui s’emploie à la fin d’une phrase exclamative pour exprimer des sensations et des émotions diverses: surprise, douleur, joie, indignation, étonnement, révolte, ... il est normalement utilisé après une interjection:

Ah ! c’est vous Dantès ! cria l’homme à la barque ; qu’est-il donc arrivé, et pourquoi cet air de tristesse répandu sur tout votre bord ? Lecomte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, p. 5.

À la fin d’une phrase impérative.

Dites impertinent ! reprit-il. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 27.Oh ! mon Dieu, mon

Dieu, pardonnez-moi ! s’écria Edmond en se jetant à genoux devant le bonhomme. Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, p. 16.

À la fin d’une phrase exprimant un souhait.

Au revoir, mon cher Edmond, bonne chance ! Le comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, p. 12.

À la fin d'une phrase ou un vocatif lorsque l’on veut mettre en relief un mot ou une émotion.

Mon père ! mon bon père ! Le comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, p. 14.

Manger l'herbe d'autrui! quel crime abominable ! Fable I
Les Animaux malades de la peste, Livre Septième, Lafontaine.

7. Le Tiret (–)

Le tiret est un signe de ponctuation qui permet d’introduire les paroles d’un interlocuteur, mais aussi de mettre en exergue une partie de la phrase.

On l’emploie dans les cas suivants :

Dans le discours direct, pour introduire les paroles d’un interlocuteur et pour les séparer les parties du discours indirectes intercalées.

  • Je ne comptais plus vous revoir, dit-il à Dantès. (Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, 172)
  • Où allons-nous passer la nuit ? demanda-t-il. – Mais à bord de la tartane, répondit le marin. (Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, 221)

Pour isoler des mots ou groupes de mots dans une phrase dans le but de les explquer ou de mettre quelque chose en relief.

Bien qu’affaibli, le cerveau du jeune homme fut frappé par cette idée banale constamment présente à l’esprit des prisonniers – la liberté. (Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, 135)

Pour lier des mots ou groupes de mots qui se suivent dans une construction (itinéraire de voyage, etc.)

Le billet d’avion Paris – Lisbonne – Paris.

8. Les points de suspension (…)

Les trois points de suspension marquent l’interruption de la phrase et l’omission d’un ou plusieurs mots dans un discours. Ils expriment un doute, une hésitation, une surprise ou un sarcasme. Ils s’emploient de plusieurs manières, notamment :

Pour indiquer que le narrateur ou le personnage a interrompu une idée qu’il a commencé à exprimer, et passe à autre.

Il est arrivé à bon port, monsieur Morrel, et je crois que vous serez content sous ce rapport ; mais ce pauvre capitaine Leclère… (Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, p. 5.)

Pour marquer des suspensions provoquées par hésitation, doute, surprise ou timidité ou encore pour marquer une certaines inflexions de nature émotionnelle d’un locuteur.

Sur mon devoir je suis trop scrupuleuse :
J'en ai regret, et si je faisais bien... (Fable XXVII : Belphégor Nouvelle Tirée de Machiavel, Fables de Lafontaine)

Pour indiquer que l’idée que l’on veut exprimer n’est pas complète avec la fin grammatical de la phrase, et le lecteur doit la compléter avec son imagination.

À moi ! à moi ! s’écria l’abbé, je me... je me m… (Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, p. 171)

9. Parenthèses ( )

Les parenthèses sont utilisées pour isoler des mots ou des expressions servant à expliquer, à commenter, à préciser, à compléter ou à mettre en relief quelque chose dans la phrase.

Aussitôt, sans attendre la réponse de Vander Stel, il se déroba par la fuite, et jamais on ne le revit au Cap. » (Histoire des Voyages, tome V.). Discours sur les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Jean-Jacques Rousseau, p. 78.

10. Les guillemets «»

Les crochets s’emploient das le cas suivants:

Au début et à la fin d’une citation, pour la distinguer du reste du texte.

Je voudrais qu’il me fût permis de crier de toute ma force à ces hommes saints qui ont été autrefois blessés des femmes : « Fuyez les femmes, ne les dirigez point, laissez à d’autres le soin de leur salut. »

« Au lieu de sauter noblement par la fenêtre, elle se laissait rouler dans les escaliers ! » disait la duchesse de Langeais, sa meilleure amie. Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 60.

Nota bene : chaque fois que les crochets coïncident avec la fin de la phrase, le point finale se place après les crochets.

Le Sage dit selon les gens :
« Vive le Roi », « vive la Ligue ». Fable V : La chauve-souris et les deux belettes, Lafontaine.

Cependant, lorsqu’on transcrit toute une phrase, le point se place à l’intérieur des crochets.

« Ah ! si les femmes de Paris savaient ! se disait Rastignac, en dévorant les poires cuites, à un liard pièce, servies par madame Vauquer, elles viendraient se faire aimer ici. » Le Père Goriot, Honoré de Balzac, p. 66.

Pour mettre en relief des mots ou des expressions auxquelles on prétend donner un sens spécial ou pour mettre en relief un mot étranger ou un mot peu utilisé.

À MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE,
qui avait demandé à M. de La Fontaine
une fable qui fût
nommée «Le Chat et la Souris». FABLE IV : LES DEUX CHÈVRES

Pour isoler les paroles des personnages, à la place du tiret.

Depuis que le christianisme, éminemment civilisateur, avait apporté ses progrès dans Rome, ce n’était plus un centurion qui arrivait de la part du tyran vous dire : « César veut que tu meures ; » mais c’était un légat à latere qui venait, la bouche souriante, vous dire de la part du pape : « Sa Sainteté veut que vous dîniez avec elle. » … (Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, p. 179)

Pour indiquer le titre d’une oeuvre.

Je viens de lire « Le Père Goriot ».

11. Les crochets [ ]

On emploie les crochets pour :

  • éviter d’ouvrir une parenthèse à l’intérieur d’une autre parenthèse.
  • indiquer une coupure ou modification faite dans un texte dans une citation de fragments de textes d’autrui.

12. L’astérisque (*)

L’astérisque s’emploie en appel de note (*) (**) (***). On se limitera en général à trois renvois par page.

Il s’emploie aussi comme les points de suspension dans des noms réduits à la simple initiale.

J’ai aperçu Monsieur V*** hier à la sortie du restaurant.

13. La barre oblique /

La barre oblique ou barre transversale s’emploie :

  • dans l‘écriture des unités de mesure : 120 km/h (sous-entendu kilomètres par heure)
  • en remplacement du trait d’union.