Définition de la mondialisation

Qu'est-ce la mondialisation ?

La mondialisation est le processus d’approximation de diverses sociétés et nations dans le monde, dans les divers domaines : économique, social, culturel ou politique. C'est l'universalisation des enjeux culturels, économiques, industriels, technologiques et médiatiques, Cependant, lorsqu’on parle de la mondialisation, on voit principalement l’intégration du marché existant entre les pays.

Pour Thompson (1999), c'est « l’internationalisation plus poussée de l’activité économique s’exprimant par une intégration et une interdépendance accrues des économies nationales. » (p. 159). Cette internationalisation favorise un plus grand rapprochement entre des différents points de la planète, ayant comme conséquence le partage des caractéristiques communes.

Le processus de mondialisation se construit à partir de la manière dont les marchés de différents pays et régions interagissent les uns avec les autres, rapprochant des biens et des peuples. Avec la mondialisation, les coutumes, les traditions, habitudes alimentaires et les produits typiques d'une région se retrouvent dans des lieux totalement différents de leurs terroirs. Cela est rendu possible grâce aux échanges et à la liberté d'information rendus possible grâce à la mondialisation.

L’élimination des frontières a favorisé l'expansion capitaliste car elle a permis d'effectuer des transactions financières et d'étendre les activités commerciales jusque-là, limitées aux marchés internes, vers des marchés éloignés.

Malgré des divergences de points de vue sur la définition de la mondialisation, Held et al. (1999) ont pu identifier trois tendances théoriques dominantes : « hyperglobaliste », « sceptique » et « transformationaliste ».

Les hyperglobalistes ont en commun la conviction selon laquelle la mondialisation économique construit de nouvelles formes d’organisation sociale qui supplanteront éventuellement les États-nations en tant que principales unités économiques et politiques de la communauté mondiale. (Bolduc & Ayoub, 2000). Dans cette perspective, la mondialisation établit une nouvelle ère dans l’histoire humaine dans laquelle les États-nations deviennent de plus en plus incompatibles avec les exigences de l’économie globale. (Ohmae, 1995 apud Bolduc & Ayoub, 2000).

Pour les sceptiques, la mondialisation n'est qu'un mythe. (Weiss, 2000 ; Hirst et Thompson, 1996 apud Bolduc & Ayoub, 2000). Les sceptiques rejettent le point de vue des hyperglobalistes selon lequel l’internationalisation économique en cours préfigure l’émergence d’un nouvel ordre mondial où le rôle de l’État serait considérablement diminué or selon eux, l’Etat joue un rôle central et actif dans la promotion internationale de ses activités économiques et de l’élaboration de nouvelles réglementations. (Krasner, 1999, apud Bolduc & Ayoub, 2000). Ainsi, les inégalités issues des mécanismes du marché (avec un rôle de Etat diminué) ne feront qu'augmenter le sentiment nationaliste et fondamentaliste, annihilant l’émergence d’une civilisation globale telle que l’envisagent les hyperglobalistes.

Les transformationalistes croient que la mondialisation actuelle est la principale force dynamique à l’origine des transformations économiques, sociales et politiques en cours, qui annoncent une restructuration fondamentale des sociétés (modernes Bolduc & Ayoub, 2000).

Les transformationalistes partagent avec les hyperglobalistes et les sceptiques le constat selon lequel le processus de mondialisation contemporain est sans précédent et qu’il a provoque un changement structurel de l’ordre mondial. Ils se démarquent cependant des hyperglobalistes sur la trajectoire historique de la mondialisation, qui pour eux, ce dernier ne tend pas vers un état final, mais constitue plutôt un processus historique ouvert dans lequel s’augure des bonnes perspectives.

Définition géographique de la mondialisation

La mondialisation est un thème complexe, elle est analysée dans plusieurs domaines – économique, historique, géographique, etc. En géographie, la mondialisation est d'une importance particulière, car la géographie tente de décrire et d'expliquer l'aspect actuel (naturel et humain) de la surface ; ce qui est étroitement lié à la mondialisation. Avec la mondialisation, les territoires qui constituent des espaces appropriés et organisés par des groupes sociaux se réorganisent.

Le territoire ne peut plus être considéré comme un simple sous-produit de l’histoire des sociétés, il constitue l'une de composantes. Comme une des composantes de l'histoire des sociétés humaines, tous les changements induits par la mondialisation qui s'y passent – concentration des savoirs, des pouvoirs, création de nouveaux pôles d’activité économique, etc, exigent des capacités de gestion et d'organisation territoriale. Il est donc question d'appréhender là partir des changements territoriaux.

Les géographes qui s'intéressent à la mondialisation ont proposées plusieurs définitions – « l’échange généralisé entre les différentes parties de la planète, l’espace mondial étant alors l’espace de transaction de l’humanité » (Dollfus : 1997, p. 8). D’après Carroué (2002), la mondialisation est « le processus historique d’extension progressive du système capitaliste dans l’espace géographique mondial » (p. 4).

Mondialisation et globalisation

La mondialisation est la traduction française de globalisation. Les deux termes sont utilisés comme synonymes, mais il y a une petite nuance : la mondialisation renvoie à l'idée du rapprochement du temps et de l'espace, c'est-à-dire la multiplication des interactions, des échanges et des connexions entre les différents acteurs sociaux. Par contre la globalisation renvoie à l'universalisation des enjeux culturels, commerciaux, industriels et médiatiques, c'est-à-dire la création d'un système global dans lequel les règles, les valeurs, les processus de productions deviennent de plus plus en plus homogènes.

Fonctionnement de la mondialisation

La mondialisation fonctionne sur la base de la mobilité des hommes, des biens et services, des capitaux ainsi que les interactions et le partage de l'information. Le développement des moyens de transport et de la communication a accéléré la mondialisation, car les gens des différents coins du monde sont des plus en plus connectées.

Les pays industriels dotés d'une base économique solide, riches en capitaux, en compétences et en moyens technologiques sont les plus favorisés dans la mondialisation, car ils peuvent facilement influencer les opinions par différents moyen pour vendre leurs biens et services à l'international. C’est ce que fait la Chine en pratiquant les prix les plus bas sur des produits manufacturiers qu’elle produit.

Effets de la mondialisation

L’effet principal de la mondialisation est la tendance à l’homogénéisation des pratiques humaines. Cette homogénéisation a des répercussions sur tous les secteurs d’activités humaines : la culture, l’économie, les finances, etc. Dans le domaine financier, la mondialisation a favorisé l’intégration rapide des marchés financiers au cours des trente derniers années, ce qui représente un avancé spectaculaire et significatif.

Dans le domaine de l’économie, la mondialisation offre l'opportunité de parvenir à une économie authentiquement mondiale. Certains pays s'intègrent à l’économie mondiale plus rapidement que d'autres, par exemple, les pays de l’Asie de l’Est s’y sont intégrés rapidement et ont vu leurs économies, les plus pauvres du monde vers les années 70, devenir dynamiques et prospères. Par ailleurs, d'autres pays s’intègrent lentement à la mondialisation notamment les pays de l’Amérique du Sud et de l’Afrique, qui voient leur économie marquer le pas et des problèmes sociaux s’aggraver.

En ce qui concerne la culture, les cultures les plus conservatrices d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie se voient de plus en plus envahies par des cultures occidentales les plus libérales. Par exemple, l’excision, une pratique culturelle de certains pays de l’Afrique occidentale est de plus en plus combattue et recule grâce à la mondialisation.

Dans le monde du travail, l’une des conséquences de cette homogénéisation des pratiques, c'est la perte de certains emploient qualifiés à cause de la délocalisation de certaines entreprises vers des pays où la main d’œuvre qualifiée coûte moins cher,.

Cependant, les résultats économiques de la mondialisation sur le plan mondial sont controversés, les indicateurs économiques globaux n’indiquent pas des progrès significatifs sur la croissance mondiale et la réduction des inégalités sociales.
Les prévisions les plus optimistes sur l’impact de la mondialisation sur la croissance ont été démenties par les résultats économiques :

  • Le PIB mondial a ralenti depuis 1990 ;
  • La croissance du revenu par habitant pour les pays en développement dans la période de 1985 et 2000 n’a été supérieur à 3 % par an que dans 16 pays, inférieur à 2 % pour 55 pays en développement, et même négative dans 55 autres pays.
  • Dans la même période, l’écart entre le revenu des pays riches et des pays pauvres a considérablement augmenté. (Omar, 2013)

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Références

Carroué, L. (2002), Géographie de la mondialisation, Paris, Armand Colin, 256 p.

Dollfus, O. (1997), La mondialisation, Paris, Presses de Sciences Po, 163 p.

Omar, A. (2013) La mondialisation : caractéristiques et Impacts, Revue académique des études sociales et humaines 9 - 2003. pp 18-25

Thompson, G. « Introduction : situer la mondialisation », Revue Internationale des Sciences Sociales, no. 160, juin 1999, pp. 159-174.