Définition de versification

Qu'est-ce que c'est que la versification ?

La versification est l’ensemble des règles et techniques concernant la production des vers, c'est-à-dire des règles et techniques pour un bon assemblage de mots pour composer des textes. Il est cependant important de savoir que les vers ne sont pas seulement utilisés en poésie lyrique, ils sont également utilisés dans d'autres genres littéraires notamment dans le théâtre et en narration..

Toutefois, les règles et techniques de versification ont été de moins en moins respecté à partir du milieu du XIXe siècle. En effet, vers le milieu du siècle XIX, les poètes ont créé leurs propres normes poétiques abandonnant les règles rigides de la versification.

Vers

Un vers est un assemblage de mots obéissant à certaines règles notamment le nombre de syllabes, coupe, rime, rythme, accentuation, etc.

On distingue des vers en fonction du nombre des syllabes qu'ils contiennent. Ainsi, on a des vers de deux, de trois, de quatre, de cinq, de six, de sept, de huit, de dix et à douze syllabes.

Vers de 2 syllabes :

Sans doute
Fort bien (Le Mésanthrophe, Acte I, scène I, Molière)

Vers de 3 syllabes :

C’est Jésus ! (J. Oatman)

Vers de 4 syllabes :

Quand la nuit voile
Tout à mes yeux,
Sois mon étoile.
Brille des cieux.
(,H. Arnera/J.C Rosaz)

Vers de 5 syllabes :

La rumeur approche
L’écho la redit.
(Djinns, Victor Hugo)

Vers de 6 syllabes (hexamètres)

Cet ami connaît mes alarmes,
Doux sauveur, doux sauveur.
(J. Oatman)

Vers de 7 syllabes :

Hâte-toi, cœur en détresse,
Vers Jésus, ton Rédempteur;
En sa grâce, en sa tendresse,
Viens chercher paix et bonheur.
(F. Crosby)

Vers de 8 syllabes (octosyllabes) :

Vous eûtes de la complaisance ;
mais vous en deviez moins avoir,
Et ne vous pas mettre en dépense
Pour ne me donner que l'espoir.
(Le Mésanthrophe, Acte I, scène II, Molière)

Vers de 10 syllabes (décasyllabes) :

Heureux, dit-on, le peuple florissant,
Sur qui ces biens coulent en abondance !
(Esther, Scène VIII, Jean Racine)

Vers de 12 syllabes (alexandrins)

Je sais que descendu de ce sang malheureux,
Une éternelle haine a dû m'armer contre eux ;
(Esther, J. Racine)
Plusieurs auteurs ont préféré recourir à alexandrin pour écrire leurs textes Molière, Jean Racine, Du Bellay entre autres.

Remarques :

Le e muet compte pour une syllabe quand il est entre deux consonnes.
Cependant, le e muet ne compte pas lorsqu’il est devant une voyelle ou un -h- muet ou à la fin d'un vers, y compris pour les mots qui se terminent par -es ou –ent.

Rime

Une rime est le réemploi de la même consonance à la fin de deux ou plusieurs vers. On distingue deux types de rimes : les rimes masculines et les rimes féminines.

Les rimes masculines se terminent par une consonne ou une voyelle autre que le e muet. Exemples : croix / bois; malmené / malfamé
Les rimes féminines quand à elles, se terminent par un e muet. Exemples : détresse / tendresse; voile / étoile.

Disposition des rimes

On se sert des lettres de l’alphabet pour désigner les rimes : a pour la 1 ère rime, b pour la 2ème rime, c pour la 3ème rime, etc.
En ce qui concerne la disposition des rimes, elles peuvent être plates, embrassées ou croisées.

Les rimes plates présentent la disposition aa bb cc dd.
Source de vie, de paix, d'amour, a
Vers Toi, je crie la nuit le jour a
Entends ma plainte, sois mon soutien b
Calme ma crainte, toi mon seul bien b
(H. Arnera/J.C Rosaz)

Je viens pour épier le moment favorable.a
Tu connais comme moi ce prince inexorable.a
Tu sais combien terrible en ses soudains transports,b
De nos desseins, souvent, il rompt tous les ressorts.b
Mais à me tourmenter ma crainte est trop subtile.c
Mardochée à ses yeux est une âme trop vile.
c (J. Racine)

Non, vous dis-je, on devroit châtier, sans pitié, a
Ce commerce honteux de semblants d'amitié.a
Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre b
Le fond de notre cœur dans nos discours se montre, b
que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments c
ne se masquent jamais sous de vains compliments.
c (Le Mésanthrophe, Acte I, scène I, Molière)

Les rimes embrassées présentent la disposition abba / abba / cddc.

A vous, troupe légère, a
Qui d’aile passagère a

Par le monde volez, b
Et d’un sifflant murmure c
L’ombrageuse verdure c
Doucement ébranlez, b
J’offre ces violettes, d
Ces lys et ces fleurettes, d
Et ces roses ici, e
Ces vermeillettes roses, f
Tout fraîchement écloses, f
Et ces œillets aussi …
e (Du Bellay)

Les rimes croisées présentent la disposition abab abab.

Sans Jésus je ne puis vivre, a
Je n'ose faire un seul pas b
C'est Lui seul que je veux suivre, a
Pour Lui seul vivre ici-bas b
Et mon coeur n'a rien à craindre, c
Puisque Tu me conduiras d
Je te suivrais sans me plaindre c
En m'appuyant sur ton bras
d (C. Booth)

Qualités des rimes

La qualité des rimes se mesure par rapport au nombre de sons communs entre les rimes. On distingue alors les rimes pauvres, les rimes suffisantes et les rimes riches.

Les rimes pauvres ont seulement un son en commun. Exemples : yeux / creux; pain / teint.
Les rimes suffisantes ont deux sons en commun. Exemples : douleur / saveur; saint / malsain.
Les rimes riches sont celles qui ont trois sons en commun. Exemples : voile / étoile; coulerais / sombrerais.

Strophe

Une strophe est un ensemble de vers réuni selon un certain ordre. C’est un groupe de vers, formant une unité. Ainsi les vers peuvent être regroupés en strophes. Une strophe se délimite à l’écrit par un blanc et à l’oral par une pause.

On désigne par tercet, une strophe de trois vers. Celle de quatre vers est appelée quatrain. Une strophe de six vers est appelée sizain et celle de 10 vers est une dizain.