Definition du vote blanc

Qu'est-ce que c'est qu'un vote blanc ?

Un vote blanc est le fait de ne voter pour aucun candidat ou aucune proposition lors d'une élection ou d'un référendum. Le vote blanc se matérialise par le dépôt d'une enveloppe vide ou d'un bulletin dépourvu de choix lors d'ne élection ou d'un référendum.

Le vote blanc est un type de vote qui n'est pas comptabilisé dans les suffrages exprimés, mais il est toutefois mentionné dans le résultat. Le vote blanc est différent du vote nul, qui est un moyen que dispose un électeur pour désapprouver toute la classe politique ou d'exprimer son désaveu sur les propositions d'un référendum.

Le code électoral de plusieurs pays, notamment de la France, regroupe le vote blanc et le vote nul dans l'ensemble des suffrages non exprimés. Cependant, il s'agit de deux types de vote différents. Un vote nul est un bulletin de vote non-valable, c'est-à-dire un bulletin qui ne remplit pas certains critères pour être comptabilisé, par exemple si le bulletin contient des ratures.

Il y a des cas pour lesquels un bulletin de vote peut être considéré comme nul, c'est le cas de :

  • la présence de plusieurs bulletins différents dans la même enveloppe ;
  • bulletins trouvés dans l’urne sans enveloppe ;
  • bulletin comportant une mention manuscrite ;
  • bulletin déchiré ;
  • bulletin annoté, c'est-à-dire comportant des rayures, des flèche, des noms ou des traits ;
  • enveloppes ne contenant aucun bulletin ;
  • bulletin blanc ;
  • bulletin comportant plus de choix qu'exigé ;
  • bulletins dont la liste a été modifiée ou présentant une anomalie sur la liste des candidats.

Le vote nul est considéré comme une erreur de manipulation du lecteur. Cette erreur peut être volontaire ou involontaire, car on retrouve dans le bulletin des inscriptions transgressant le secret du vote, comme par exemple des bulletins non-réglementaires, des bulletins annotés, déchirés ou déposés sans enveloppe.

Contrairement au vote nul, le vote blanc est l'absence du choix d'un candidat, de la liste ou de la proposition. Le lecteur, en déposant un bulletin vierge ou une enveloppe vide, réaffirme l'accomplissement de son devoir citoyen. Il se déplace jusqu'au bureau de vote, mais exprime son manque de confiance aux candidats à ce que lui est proposé.

L'évolution historique du vote blanc

La problématique du vote blanc ne date pas de nos jours, elle s'est posée en France dès le lendemain de la Révolution française. La question des règles électorales était mise sur la table. Mais jusqu'à la première partie du XIXe siècle, on ne trouve aucune mention du vote blanc dans la législation électorale. La législation de 1848 a statué sur le retour au vote au suffrage universel masculin, mais elle a écarté le bulletin blanc.

Louis Napoléon Bonaparte ans le décret du 2 février 1852, exclut le vote blanc des résultats électoraux, au même titre que le vote nul. Dès lors, plusieurs propositions de loi visant la distinction des bulletins blancs des bulletins nuls se sont succédées, mais sans succès.

Au cours des 140 dernières années, plus de 60 propositions de loi portant sur la reconnaissance du vote blanc ont été déposées devant l’Assemblée nationale. Mais ce n'est qu'en 2014, avec la loi du 21 février 2014, que les bulletins blancs ont commencé à être décomptés au même titre que les autres votes. Mais contrairement aux autres votes, le vote blanc et nul ne sont pas intégrés aux résultats des suffrages exprimés. Ce qui constitue un progrès énorme en ce qui concerne la reconnaissance légale du vote blanc.

Évolution du vote blanc en France

Dans les élections de 2017 en France, plus de 3 millions de Français ont voté blanc au second tour, contre 660 000 (1,78% des votants) au premier tour. Le nombre des votes blancs et nuls a totalisé 11,44 % des votants. C'est le taux le plus haut de la Ve République, car jusque-là, le 6,4 % (bulletins blancs et nuls), atteint en 1969 était le plus haut, comme illustré dans le graphique suivant.

Évolution des votes blancs et nuls

Source : Ministère de l'Intérieur de La France (2017)

L'évolution des votes blancs et nuls augmente considérablement au second tour, ce qui peut être interprété comme un désaveu des lecteurs concernés, à l'égard des candidats qui leur sont présentés au second tour. Cependant, le taux de 11,44 % atteint en 2017, appelle à plus de réflexion sur le comportement des lecteurs vis-à-vis de leur devoir citoyen.