Les caractéristiques de la dictature

Quelles sont les caractéristiques de la dictatures ?

La dictature est un modèle de gouvernement dans lequel tout le pouvoir appartient à un individu ou à une élite. Les régimes dictatoriaux partagent certaines caractéristiques des régimes totalitaires. Pour mieux le comprendre, découvrons les principales caractéristiques des dictatures.

Le terme dictature vient du latin dictatura (magistrature exceptionnelle qui attribuait tous les pouvoirs à un seul homme) .

1. Un gouvernement de fait

Les dictatures sont des gouvernements de facto, c'est-à-dire qu’ils ne sont pas reconnus dans le cadre juridique d'un État donné et, par conséquent, ne jouissent pas d'une légitimité politique. Cela peut se produire de deux manières :

  1. À la suite d'un coup d'État ;
  2. En raison de l'occupation illégale du gouvernement, que ce soit face à un vide de pouvoir ou en tant que résistance à l'abandon du pouvoir.

Cela implique qu'un dirigeant démocratiquement élu peut devenir un dictateur si, une fois son mandat terminé, il résiste à la convocation d'élections libres et/ou à la cession du pouvoir.

2. Absence de séparation des pouvoirs

La séparation des pouvoirs n’existe pas dans les régimes dictatoriaux. Elle est, soit éliminée ouvertement, soit bannie par le contrôle totalitaire de toutes ses instances.

3. Concentration de pouvoir aux mains d’une élite

Puisqu'il n'y a pas de séparation des pouvoirs dans la dictature, le pouvoir est totalement concentré sur le dictateur et une élite privilégiée qui traîne sous sa direction.

4. Non-respect de la loi

Les décisions dans les régimes dictatoriaux sont prises de manière arbitraire, ignorant ouvertement le cadre juridique et le principe de la séparation des pouvoirs. Le dictateur ou l'élite dirigeante agit dos à la loi ou adopte des lois accommodantes pour se perpétuer au pouvoir.

5. Suspension de l'État de droit

Dans un régime dictatorial, il n'y a pas d'État de droit, c'est-à-dire le respect du principe selon lequel tous les sujets de la nation, y compris l'élite dirigeante, sont égaux devant la loi et doivent y répondre. Par conséquent, pour se maintenir dans le temps, les dictatures suspendent toutes sortes de garanties constitutionnelles, déclarées ou non.

6. Suppression ou manipulation des élections

Le dictateur et son élite s'attribuent la capacité d'interpréter les besoins du peuple ou simplement d'agir en dehors de celui-ci. En ce sens, les élections sont supprimées ou manipulées pour garantir le maintien de l’élite dirigeant au pouvoir. C'est ce qui arrive dans les pays dans lesquels le gouvernement en place contrôle le conseil électoral.

7. Contrôle et censure des médias

Dans les régimes dictatoriaux, le gouvernement exerce un contrôle et une censure sur les médias, ce qui implique la suppression de la liberté d'opinion et de la presse.

8. Censure partis politiques

Dans les régimes dictatoriaux, les partis politiques sont considérés comme des menaces, car ce sont des formes d'organisation et de représentation populaire. Par conséquent, les partis sont souvent interdits et exercent clandestinement leurs activités. Dans les régimes hybrides, les partis ne sont pas interdits, mais ils sont persécutés et intimidés, tel est le cas de la Russie.

9. Répression de l'opposition

Pour rester au pouvoir, les régimes dictatoriaux censurent toutes les formes d'opposition et perçoivent toute critique comme une menace à leur continuité. Par conséquent, dans les régimes dictatoriaux, la persécution politique, la torture et la disparition de citoyens sont monnaie courante.

10. Durée indéterminée du gouvernement au pouvoir

Les régimes dictatoriaux ont une durée indéfinie. En d'autres termes, ils ne sont pas conçus pour faire place à une nouvelle génération politique, mais plutôt pour demeurer à l'exercice du pouvoir le plus longtemps possible. Pour cette raison, les régimes dictatoriaux sont souvent renversés par une révolution armée ou civile.
Cependant, il y a eu des cas dans l'histoire, dans lesquels des dictatures sont sorties "pacifiquement" du pouvoir, mais elles ont souvent été soumises à la pression du secteur militaire ou populaire. Par exemple, la révolution des œillets au Portugal; et le cas du Burkina-Faso.